A travers les mouvements « On a Trop Souffert » et «On a Trop Attendu » (OTA), les hommes en blouse blanche ont relancé l’ «opération craie morte »pour exprimer une fois de plus leur ras-le-bol. L’amélioration de leurs conditions de travail au menu des réclamations.
Les promesses du gouvernement relatives à la satisfaction de ces enseignants auront été de la poudre aux yeux. A cet effet, les maîtres du savoir prennent la mesure de boycotter les cours à dispenser pour contraindre les autorités à tenir leurs engagements. Les questions salariales pour la plupart des enseignants des établissements publics et les intégrations des instituteurs de l’enseignement primaire font partie du nœud du problème. ‘’ Je suis sorti de l’école normale supérieure de Yaoundé il y a de cela 10 ans. Jusqu’à ce jour je n’ai pas obtenu un seul franc de rappel, ni de salaire pourtant j’ai ma note de service et mon acte d’intégration à la fonction publique. Chaque jour nous devons attendre, pour quelle raison ? trop c’est trop, je ne supporte plus de travailler dans ces conditions misérables’’. La vexation que traduit le propos de Romuald Tchamo, enseignant de physiques, rejoint celle de Nadine Onguené. La trentenaire, lasse de sillonner les bureaux du ministère de l’éducation de base (Minedub) dans l’espoir de voir avancer son dossier d’intégration, ne décolère pas. ‘’Cinq ans après avoir déposé mon dossier, je suis fatiguée. On me dit d’aller en classe en attendant que mon dossier aboutisse. J’ai perdu la motivation d’enseigner ‘’. Même son de cloche dans les établissements secondaires et primaires où les mécontents s’adonnent aux bagatelles. ‘’Nous ne plierons pas. Nous ne tomberons plus dans le piège du gouvernement qui manipule pour perdre du temps. Nous réclamons nos droits, rien de plus ‘’. Confie un responsable de syndicat des enseignants. Au début des initiatives OTS et OTA en mars dernier, les autorités avaient promis un décaissement à hauteur de 300 milliards pour amortir le manque à gagner causé aux enseignants. Mais la résolution tarde à être effective. Le secteur des enseignements secondaires et primaires, parent pauvre du Renouveau, brille par la corruption de son milieu tant au niveau de l’intégration que de la restitution des droits aux bénéficiaires.
Tchuisseu Lowé
Correspondant pour le Cameroun