La Fédération Camerounaise de Football (Fécafoot) a récemment annoncé un partenariat avec la marque suisse Fourteen, qui deviendra le nouvel équipementier des sélections nationales. Cependant, ce choix a suscité une vague de critiques et de moqueries sur les réseaux sociaux, avec de nombreux supporters et observateurs exprimant leur mécontentement. Au cœur de cette polémique, la question de l’image du football camerounais et du prestige de ses équipes, notamment les Lions Indomptables, cinq fois champions d’Afrique.
Une marque inconnue au bataillon
Fourteen, bien que se présentant comme une entreprise suisse spécialisée dans les vêtements sportifs, est loin de la réputation de grandes marques historiques comme Puma ou Le Coq Sportif. Actuellement, cette marque équipe des clubs et des sélections moins connus, tels que le Bendel FC du Bénin, l’Edo Queen FC du Nigeria, ainsi que l’équipe suisse de basketball. Cela soulève des interrogations sur sa capacité à habiller une équipe aussi emblématique que le Cameroun, qui a marqué l’histoire du football africain et mondial.
Les réactions sur les réseaux sociaux ne se sont pas fait attendre. Les internautes, perplexes et déçus, expriment leur frustration. Un commentaire résume l’état d’esprit de nombreux supporters : « Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu pour mériter ça ? » D’autres ajoutent ironiquement que « avec Fourteen, il ne s’agit plus de redonner au football camerounais sa grandeur, mais sa laideur. »
Le rôle de la Fécafoot sous les critiques
Cette décision survient dans un contexte de gestion contestée de la Fécafoot, sous la direction de Samuel Eto’o. Les critiques s’intensifient, notamment de la part des anciens dirigeants et experts en football camerounais, qui dénoncent un manque de vision et d’ambition pour le développement du football national. Pour certains, la fédération aurait pu privilégier un équipementier local, même si celui-ci n’a pas la même envergure. Les partisans de cette position estiment que ce choix fait de la Fécafoot « la risée du continent » et une « honte » pour le Cameroun.
Parfait Nicolas Siki, ancien secrétaire général de la Fécafoot, est l’un des plus véhéments dans ses critiques. Selon lui, ce partenariat avec Fourteen symbolise un échec de la direction actuelle, comparant la fédération à un « Titanic » fonçant droit vers l’iceberg. La déception est palpable parmi ceux qui croyaient en Samuel Eto’o comme le sauveur du football camerounais.
L’ombre du précédent échec avec One All Sport
Le souvenir du précédent partenariat avec l’équipementier One All Sport est encore frais dans les esprits. En août 2022, la Fécafoot annonçait fièrement la signature d’un contrat jugé comme le plus lucratif de l’histoire du football camerounais. Mais moins de deux ans plus tard, ce partenariat a été rompu en raison de manquements graves de l’équipementier dans l’exécution de ses engagements. Cette rupture prématurée a alimenté le scepticisme et les doutes quant à la capacité de la Fécafoot à gérer efficacement ses partenariats.
Un pari risqué pour l’avenir du football camerounais
Dans un communiqué officiel, la Fécafoot tente de justifier le choix de Fourteen, affirmant que la sélection de cette marque a été réalisée de manière « objective et professionnelle » par un comité interne. La fédération insiste sur les engagements solides de Fourteen, en espérant que ce partenariat apportera des bénéfices à long terme.
Cependant, pour de nombreux observateurs, ce partenariat reste un pari risqué. Le manque de notoriété de Fourteen et son absence sur les grandes scènes internationales soulèvent des inquiétudes concernant l’impact de ce choix sur l’image et les performances du football camerounais. Les sceptiques redoutent que cette décision marque une nouvelle étape dans le déclin du prestige des Lions Indomptables, qui autrefois incarnaient l’excellence du football africain.
En attendant des clarifications et des résultats tangibles, le divorce semble consommé entre la Fécafoot et une partie de ses supporters, qui considèrent cette nouvelle alliance comme un symbole d’un football camerounais en perte de vitesse.