La série phénomène de Franck Gastambide fera son retour le 11 octobre sur Canal+. Et elle devrait une nouvelle fois mettre tout le monde d’accord.
Il y a 1 an et demi, Franck Gastambide cassait littéralement les compteurs de vues de Canal+ avec la série Validé, première véritable plongée dans les coulisses du rap français qui allait devenir en quelques épisodes un véritable phénomène. L’histoire tragique d’Apash, un jeune rookie propulsé star du rap après une séquence mythique (un freestyle improvisé dans les locaux de Skyrock) a pris tout le monde de court en captivant un public bien plus large que ce qu’on aurait pu imaginer, ce qui a logiquement poussé les équipes à se remobiliser rapidement pour offrir la suite que des milliers de fans ont immédiatement réclamée. Mais comment revenir aussi fort après une saison à ce point marquante et, surtout, au dénouement si brutal? Pour éviter de patauger dans la boue, le réalisateur et son équipe (Charles Van Tieghem, Nicolas Laquerrière, Frederik Folkeringa, Anais Topla) ont osé aborder un sujet encore plus complexe: la place des femmes dans le rap. Exit le fougueux Apash, on suit désormais l’étonnante Sara (interprétée par Laetitia Kerfa, impeccable), une jeune prodige du rap dont le parcours s’avérera encore plus mouvementé. Le risque était naturellement de ne montrer que des concurrents misogynes et d’enchainer les punchlines macho, mais les scénaristes, parfaitement inspirés, l’ont évité de façon très habile sans renier pour autant la réalité du terrain.
Le thème est donc différent mais les codes restent les mêmes, ce qui replonge directement les téléspectateurs dans l’ambiance qu’ils avaient envie de retrouver. Personnages, décors, bande-son, la marque Validé n’a pas bougé et ça fait un bien fou. Les acteurs ont pris de l’épaisseur (le duo Saïdoux Camara / Brahim Bouhlel fait des étincelles) et les guests, toujours aussi nombreux, semblent s’éclater comme jamais (mention spéciale à Rohff, impérial, qui trouve là le premier rôle à sa dimension).
Mais la véritable force de cette saison, c’est d’y dévoiler un autre aspect du rap français, peut-être moins connu car également plus récent : l’esprit d’équipe dont font preuve les jeunes stars du milieu. Sans renier le côté sombre qui fait aussi la force de la série – la violence, les trahisons, les coups bas-, les scénaristes ont profité de la saison 2 pour mettre également en lumière la solidarité de cette nouvelle génération de rappeurs / producteurs / managers, qui une fois installés dans le game n’hésitent plus à tendre la main aux nouvelles têtes et à leur “donner de la force”, peu importe le parcours et l’origine. Ça passe principalement par l’évolution de l’équipe du label Apash Musique (William, Brahim, Inès, Sno…), qui porte la jeune rappeuse jusqu’au bout malgré les réticences, les menaces et les avertissements du milieu, mais également par le parcours intime du personnage de Mastar, dont la quête de rédemption est une des parties les plus réussies des derniers épisodes.
Enfin, la saison 2 réserve d’énormes surprises aux téléspectateurs, que nous ne pouvons évidemment pas dévoiler mais qui coupent la respiration à plusieurs reprises (au moins deux). On peut juste vous dire que l’une d’elle se passe à Marseille, et que la séquence envoie à elle-seule la série au sommet.