En réponse aux menaces des indépendantistes résolus de multiplier les exactions dans les écoles en cette période de retour des classes, le chef de l’État a missionné le noyau dur de quelques bataillons dans les zones en guerre. Les affrontements entre les militaires et les ambaboys au tableau d’une guerre qui dure.
La propagande devenue virale sur les réseaux sociaux, en rapport avec les perturbations envisagées par les sécessionnistes pour rendre inopérante dans les zones en conflit la nouvelle année scolaire entamée le lundi 5 septembre, pousse le chef de l’État à prendre les mesures fortes. Dans sa note du 29 août classée « confidentiel très urgent » Paul Biya ordonne ‘’ le déploiement d’un détachement des Forces Spéciales dans le théâtre d’opérations des Deuxième et Cinquième Régions Militaires Interarmées ‘’. Un signe présageur d’une intervention musclée des militaires dans les foyers de tension mais aussi d’un regain de tension des groupes armés révoltés contre le pouvoir central et solidaires pour la scission du pays. Les escalades des deux forces rivales en mouvement dans les régions en crise, déclencheraient dans les jours à venir une succession des violences au centre desquelles les populations civiles sans défense paieraient le prix de la guerre. Le cycle d’une situation des années antérieures (2020-2021) se répèterait et rappellerait les massacres des élèves et des enseignants, l’incendie des écoles et des hôpitaux, le pillage des villages et dont la responsabilité se trouve partagée entre les forces armées et les sécessionnistes. Malgré la présence des militaires sur les lieux sensibles, suivie de leur encadrement dans les établissements scolaires et sanitaires, les populations au milieu des querelles craignent les représailles et s’enfuient vers les villes à proximité des territoires affectés par les violences. Les régions de l’Ouest et du Littoral constituent l’asile des réfugiés. L’on enregistre dans ces contrées plus d’un million de jeunes- fugitifs de la guerre, sans moyens financiers, sous scolarisés et sans-abris. Les Ong, la société civile, l’opposition au régime de Yaoundé et des leaders d’opinion dénoncent la gestion de la crise par le gouvernement et exigent un dialogue national inclusif ainsi que la libération des acteurs anglophones incarcérés dans le cadre de cette guerre. La démarche a pour objectif la cessation des violences, le retour à la paix et la sécurité dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Tchuisseu Lowé
Correspondant pour le Cameroun